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Tchad : des associations portent plainte devant la CPI

22 juin 2021
Temps de lecture : 3 minutes

Une plainte a été déposée par quatre organisations contre le gouvernement Tchadien, avec pour motif, crimes de guerre et crimes contre l’Humanité. Parmi les dépositaires se trouvent trois organisations de défense de droits de l’homme, la Ligue tchadienne des Droits de l’Homme (LTDH), la Convention tchadienne de défense des Droits de l’Homme (CTDDH), qui sont accompagnées dans leur démarche par l’Association Utopie Nord-Sud, basée à Genève.

Ces associations justifient leur plainte par des crimes de guerre commis par l’armée nationale tchadienne (ANT) pendant l’opération Colère de Bohoma d’avril 2020. De nombreux prisonniers de guerre ont, selon ces associations, disparu. Les autres faits avancés dans la plainte portent sur des crimes commis lors des affrontements entre l’armée Tchadienne et le FACT (Front pour l’alternance et la concorde du Tchad).

Par ailleurs, en plus de ces faits passés, les dépositaires de la plainte pointent du doigt les règles interdisant les réunions politiques et les marches pendant la récente période électorale. Les sièges des partis politiques et les domiciles de leurs chefs ont été encerclés, de nombreux militants pacifiques ont été arrêtés entre janvier et avril 2021. Des manifestants blessés par balles réelles ont quelque fois trouvé la mort, selon les associations auteures de la plainte, avec comme circonstance aggravante que les auteurs n’ont jamais été inquiétés par des sanctions.

En raison de ces faits décrits dans leur plainte, les associations demandent au procureur de la CPI d’ouvrir sans délai une enquête sur les crimes commis depuis avril 2020 sur le territoire du Tchad. Maitre Philippe Larochelle, avocat au barreau du Québec et conseil des quatre organisations, s’est expliqué auprès de la Deutsche Welle : « Les organisations des droits de l’homme qui nous ont contactées constatent une dégradation marquée du respect de la règle de droit au Tchad depuis les crimes commis dans le cadre du conflit avec Boko Haram, suivi des crimes commis plus récemment dans le cadre du conflit avec le FACT (Front pour l’alternance et la concorde au Tchad). Et maintenant, les crimes commis dans le cadre d’une prise du pouvoir que certains caractérisent d’illégitime par une junte militaire. Il nous semble qu’il est important de faire en sorte que la CPI mette son nez dans cette affaire et commence à examiner la situation au Tchad pour voir si elle justifie, comme nous le croyons, qu’une enquête soit formellement ouverte par le procureur sur les évènements qui se sont déroulés dans le pays, en particulier depuis un peu plus d’un an. » Affaire a suivre.

 

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Eric lega