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Agriculture et élevage

Le Cameroun expérimente l’usage des données pluviométriques par les paysans

23 août 2021
Temps de lecture : 3 minutes

Le temps et le climat représentent les principaux facteurs de risques ayant un impact sur la production agricole et la gestion des ressources naturelles.  Au Cameroun et plus particulièrement dans les zones du bassin du lac Tchad en proie à une grande sécheresse, aux inondations, avec une récurrence des températures extrêmes, les zones de production agricoles sont régulièrement affectées par des pertes énormes de récoltes.

C’est dans ce contexte que le ministère camerounais des Transports à travers sa direction de Météorologie et son partenaire la Global Water Partnership-Cmr, ont organisé un séminaire itinérant sur le temps, le climat, et l’agriculture qui s’est déroulé dans la commune de Meri à l’Extrême Nord. L’objectif est d’améliorer les rendements des paysans en leur apportant une assistance agro météorologique et climatique basée sur l’usage des données pluviométriques. « Le ministère des transports à travers la direction nationale de la météo a à cœur l’augmentation des rendements agricoles. On se rend compte que de plus en plus d’informations disponibles sur les données pluviométriques et météorologiques n’arrivent pas au niveau des paysans à la base.

Mieux utiliser les données pluviométriques

La formation aux techniques, aux usages appropriés des données analysées grâce aux dix pluviomètres installés, vont permettre à nos populations de mesurer elles-mêmes les quantités de pluies qui tombent. Il s’agit d’une expérience pilote avec une Collectivité Territoriale Décentralisée susceptible d’être dupliquée progressivement par la direction de la météo. Ce réseau pratique mis sur pied va permettre aux paysans d’utiliser les données pluviométriques, de savoir quand semer, quelle variété de semences à utiliser, quand mettre les pesticides entre autres », explique Gervais Didier Yontchang, sous-directeur des applications météo.

Autour des exposés, des discussions de groupe, des démonstrations et exercices pratiques, les participants ont été outillés sur les outils et techniques agro météorologiques, le calendrier agricole local, les systèmes de production adéquats aux contraintes climatiques sur les cultures et techniques de dissémination et d’alerte des informations.

A l’issu de ce programme pilote, dix pluviomètres ont été installés dans dix cantons de la commune de Méri. Ces dispositifs seront gérés par des points focaux. « Nous avons été outillés sur les techniques de collecte des données pluviométriques en rapport avec les activités agricoles que nous allons transmettre au service régional de la météo », confie Diassar Véronique, paysanne et point focal de Douvangar.

Pour sa part, Elouga Zoba Murielle Noëlle, chargée de programme Eau, Climat, Développement et Genre au Global Water Partnership, indique qu’il s’agit d’une initiative qui va permettre aux communautés, particulièrement les femmes rurales vulnérables aux aléas climatiques, à prendre conscience  de l’importance de l’utilisation des pluviomètres pour leurs pratiques agricoles, la vulgarisation de l’information météorologique afin de faciliter la prise de décision pour une amélioration des rendements agro-sylvo-pastoral.  Une initiative pilote que les acteurs espèrent pouvoir étendre dans le pays et la zone du bassin du lac Tchad pour aider les communautés à faire face aux défis environnementaux.

À propos de l’auteur

Ibrahima Adama