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Lavage des mains, pratique non intégrée dans le quotidien des populations.

17 octobre 2018
Temps de lecture : 4 minutes

 

La pratique de lavage des mains n’est pas très intégrée  dans les communautés au Tchad et dans le bassin du lac Tchad. Des reportages effectués par nos reporters au Tchad et au Nord-est du Nigéria, dans le cadre de la commémoration de la journée mondiale de lavage des mains, journée commémoré le 15 octobre de chaque année, mettent à nue cette réalité comme une plaie honteuse.

Dans la capitale tchadienne, N’Djamena, nos reporters se sont rendus au campus de l’université de N’Djamena. Dans ce haut lieu de formation de la crème intellectuelle du pays, situé au 3è arrondissement de la capitale tchadienne, certains latrines sont fermées et d’autres encore ouvertes sont dans un état lamentables. Elles sont bouchées, dégageant des odeurs nauséabondes. Certains coins du campus sont utilisés comme toilettes publiques.

Dans ce cadre, les étudiants avouent ne pas se laver les mains avant de manger ou après avoir été dans les «toilettes», disent-ils, par négligence. Les étudiants reconnaissent, cependant, l’importance du lavage des mains. Selon Mahamat Bachar Alkaatibé ,en se lavant les mains, nous tuons beaucoup de microbes que nous ne pouvons voir à l’œil nue. Il indique également que cette méthode est un moyen efficace qui peut freiner la propagation des maladies durant les salutations. Le doyen de la faculté des sciences économiques de cette institution universitaire appelle à la prévention  des maladies des mains sales au lieu de les guérir  en se lavant régulièrement les mains avant de manger et après les toilettes.  L’enseignant affirme que la main est un organe de toucher qui est en contact permanent et directe avec tout objet.

Au sein de l’institution universitaire, aucune sensibilisation n’est faite sur cette pratique pour mettre la population estudiantine au même niveau de connaissance et de conscience.

Dans la région du lac Tchad qui bat le record mondial de défécation à l’air libre, des organisations non gouvernementales s’arrangent à la faveur de la journée mondiale de lavage des mains pour sensibiliser les populations sur l’importance du lavage des mains. C’est la cas de Liwa, sous-préfecture de la province du lac Tchad ou l‘organisation non gouvernement dénommée organisation des humanitaires pour le développement demande aux habitants de laver les mains avant de manger et après les toilettes. Demande faite à l’occasion d’une manifestation commémorative de la journée mondiale de lavage des mains. Une occasion pour une troupe théâtrale locale de faire une démonstration de lavage des mains avec l’eau et du savon.

Sensibilisation également dans le camp des déplacés à Maiduguri, chef-lieu de l’Etat de Borno au Nord-est du Nigéria. Cet état est un des trois états nigérians ou sévit le choléra, une maladie des mains sales. Les déplacés du camp ont même été victimes. Selon Ahmed Mohammed, un déplacé de ce camp, le lavage des mains est très important car il permet de détruire les microbes et les germes responsables de nombreuses maladies.  Il demande aux parents de laver leurs mains et celles de leurs enfants avant et après leur passage aux toilettes.

 

D’autres déplacés déclarent qu’ il le ne suffit pas juste de laver les mains. Il faut utiliser soit le savon liquide ou celui utilisé pour laver les linges sales. Pour ces déplacés,  les populations doivent se laver normalement les mains  à l’eau et au savon pour éviter de contracter et transmettre certaines maladies.

Pour la petite histoire, la journée mondiale de lavage des mains est instituée depuis 2008 par l’UNICEF à l’issue d’une étude qui indique que 5 milles enfants de moins cinq ans meurent chaque année à la suite d’une maladie diarrhéique due à l’utilisation d’eau contaminée.

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Ndarason