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Fait du jour/Société : Au Tchad, des jeunes se lancent de plus en plus dans l’entreprenariat

17 juin 2022
Temps de lecture : 3 minutes

Mahamat Oumar Yana/ Au Tchad, les difficultés d’accès à l’emploi amènent certains jeunes à se lancer dans l’entreprenariat. La Radio Ndarason Internationale intéressée par le sujet s’est rapprochée de deux jeunes promoteurs en entrepreneuriat pour s’assurer de leurs visions et expériences de leur métier.

En effet, à N’Djaména, le chômage des jeunes atteint des proportions inquiétantes et le développement d’activités génératrices de revenus et d’emplois constitue un enjeu majeur. Pour faire face, des projets d’assistance et d’appui au secteur privé tchadien à l’entrepreneuriat des jeunes et des femmes ont vu jour.

Parlant de ces jeunes, il s’agit de Toingar Amadou, promoteur de la start-up et Okala Hervé, consultant formateur dans le domaine du projet. Deux jeunes engagés dans la formation et la promotion de l’entreprenariat des jeunes. Pour Toingar Amadou, cet engouement s’explique en particulier par le taux de chômage chez les diplômés sans emploi. Selon lui, l’entrepreneuriat est une base essentielle pour relancer l’économie d’un pays et pousser les jeunes à se lancer. Ce serait une opportunité formidable.

« Vous êtes sans ignorer que la question du chômage prend de l’ampleur dans le monde et particulièrement au Tchad. Une étude du ministère de la jeunesse à travers un document stratégique de la jeunesse montre que plus de 170.000 jeunes diplômés sans-emplois arrivent sur le marché de l’emploi, mais n’arrivent pas à décrocher un emploi décent. Donc ça veut dire qu’il y a un souci sur la question de l’emploi au Tchad. Il est question donc de diversifier d’autres passerelles pour permettre aux jeunes de s’insérer professionnellement dans la vie active. Parce que l’entrepreneuriat permet aux jeunes de créer leurs propres emplois », soutient Toingar Amadou.

Okala Hervé, quant à lui, lance un appel à l’endroit des jeunes diplômés sans emploi de donner un sens nouveau à leur avenir et à ne pas croiser les bras pour demeurer dans la facilité. « Il ne faudrait pas que les jeunes pensent qu’il faut seulement aller travailler pour quelqu’un ou à la fonction publique. C’est vrai que tous les tchadiens ne peuvent pas créer une entreprise, au regard de la situation actuelle. Au sujet de l’insuffisance de l’emploi en milieu jeune, il faudrait que l’Etat en question puisse redéfinir une politique adaptée à ces réalités. Que chaque jeune se dise « qu’est-ce que je peux faire sans mon diplôme ? ». Au-delà, « ils doivent se poser des questions pourquoi une telle personne a réussi et non moi ? », a-t-il ajouté.

Cependant, plusieurs programmes dédiés à soutenir l’entrepreneuriat des jeunes et des femmes ont été initié. Certains financés par l’Etat tchadien et d’autres ses partenaires en particulier l’Union européenne.

Pourtant, malgré le dynamisme, l’imagination des jeunes, les promoteurs des petites entreprises du pays sont souvent confrontés à une série de difficultés et d’insuffisances tels que : le manque de formation et de compétences, en particulier en matière de gestion d’entreprises, absence de moyens financiers propres, absence d’accompagnement de qualité, pression de leur environnement social et familial etc.

Ainsi, vu que les jeunes de moins de 25 ans constituent la majorité (68 %) d’une population qui croît rapidement, il faut souligner que l’entreprenariat reste aujourd’hui un des moyens les plus efficaces dans la lutte contre la pauvreté et le chômage.

À propos de l’auteur

Oumar Mahamat Yana