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L’Islam est une religion qui prône l’amour et le pardon

4 décembre 2018
Temps de lecture : 9 minutes

 

 

Radio Ndarason Internationale a reçu le Week-end dernier Cheik Alphada Kounta. C’est à l’occasion d’un colloque organisé à N’Djamena pour mettre sur pied une feuille de route globale pour les pays du G5 Sahel et pour l’Afrique de l’Ouest.  Dans ce entretient, le cheik Alphada Kounta  nous parle de la tolérance et du pardon.

Nous vous proposons ici cet entretien de Mahamat Ali Mouta avec  le Cheik Alphada Kounta

 

Mahamat Ali Mouta : Quel est l’objectif de votre colloque à N’Djamena.

Cheik Alphada Kounta : On a eu une série de rencontre organisée par mi- sahel. D’abord à Bamako ou on a eu à faire le diagnostic. On l’a approfondi à Niamey puis à Nouakchott et à Ouagadougou. Aujourd’hui, nous cherchons à mettre maintenant  sur pied une feuille de route globale pour les pays du G5 Sahel et pour l’Afrique de l’Ouest.

Mahamat Ali Mouta : Quel est le rôle des leaders religieux dans  la lutte  contre l’extrémisme ?

Cheik Alphada Kounta : Le rôle des religieux est fondamental et décisif contre toute forme de violence et de radicalisme. Généralement les gens parlent de radicalisme sur un certain point. Mais on se radicalise même dans le langage. C’est lié à l’intolérance. On a l’habitude de dire que le 21ème siècle est le siècle de la religion, et le monde se fera avec la religion ou sans la religion. Et il convient de dire que, la religion, est te dernier rempart de tout un doute. Le jour où on n’as plus d’espoir ailleurs, on revient à sa religion, qui est soit chrétienne, musulmane ou bien athée pour essayer de se renforcer et mieux réagir.

Mahamat Ali Mouta : Comment faire pour ne pas  dérouter les fidèles  musulmans du droit chemin ?

Cheik Alphada Kounta :  Les textes coraniques  sont très profonds. Ils peuvent éclairer tout comme égarer. Et si on n’a pas accès à plusieurs connaissances,  on risque de dévier de la bonne trajectoire. Je crois qu’il faut ouvrir un débat contradictoire sur les modes de compréhension. Ça, c’est la meilleure forme pour aller à l’essentiel. Le coran parle, mais chacun peut interpréter comme il le comprend. Maintenant il y a des grands savants, des gens qui sont très doués qui peuvent vraiment diriger les gens. C’est comme une lumière et quand on ne profite pas d’elle, ça devient de l’obscurité.

Mahamat Ali Mouta : Que dites-vous de ceux qui tuent au nom de la religion dans la région du Lac Tchad et dans le Sahel.

Cheik Alphada Kounta : Ce ne sont pas des religieux, ce sont des bandits. Parce que nul part dans le coran et nul part dans l’enseignement du prophète Mohamed, il est permis à un musulman, de verser le sang d’autrui. Dans le coran, il est dit que si tu sauvegardes la vie d’un humain, c’est comme si tu as sauvegardé la vie de toute l’humanité. Et quand tu tues quelqu’un, c’est comme si tu as tuée toute l‘humanité. Alors sur plan, personne n’a le droit  d’ôter la vie à quelqu’un parce que personne ne peut la donner. Même sa propre vie, tu on n’a pas le droit de l’ôter. Et ceux qui  ôtent leur vie auront des comptes à rendre à Dieu. C’est très facile ces gens-là disent qu’ils  sont des religieux. Mais à quel titre et à quel niveau ? Généralement ce sont des gens qui n’ont aucune connaissance qui sont des extrémistes. Hors la base fondamentale de l‘islam, c’est la tolérance. La tolérance consiste à accepter l‘autre tel qu’il est. Quand ton voit la vie du prophète lorsqu’il a émigré de la Mecque pour aller Médine, c’est par des bonnes actions et des mots qu’il a réussi à converti beaucoup de personnes. Cependant, chaque fois qu’il a pris des armes, c’est  pour se défendre. Ils ont défendu leurs intérêt  parce qu’ils ont été agressé à la Mecque. On les a dépouillés de tout ce qu’ils ont. C’est la raison pour laquelle, ils ont réagi.  Toutes, le prophète recommande de se maîtriser  pour être  comme, son moi intérieur parce que tout ce que nous posons comme actes cruels au nom de la religion, nous ne le faisons pas pour Dieu car Dieu est amour. Dieu ce n’est pas la guerre.    S’il voulait la guerre, il allait l’allumer partout.  Et il faut s’en tenir à ça. La loi de Dieu, ce n’est pas la guerre mais c’est l’amour.

Mahamat Ali Mouta : Comment demander aujourd’hui pardon à ceux qui nous ont fait du mal ?

Cheik Alphada Kounta : Je prends toujours l’exemple du prophète. Il a été chassé de chez lui, sa patrie de naissance la Mecque. Mais lorsqu’il a eu la victoire sur les mécréants, ils ont cru qu’il allait se venger. Mais il a pardonné à tout le monde. Et les gens étaient très étonnés  et ils étaient revenus à des meilleurs sentiments. Ils sont revenus dans l’islam parce qu’ils ont vu que ça, c’est vraiment la religion très juste. Et la religion, c’est une vérité. C’est une bonne direction entre deux égarements et une vérité entre deux mensonges.

Mahamat Ali Mouta : Certaines personnes refusent d’éduquer leurs enfants aujourd’hui au nom de la religion. Que pourrez-vous nous dire à ce sujet ?

Cheik Alphada Kounta : L’éducation des enfants est fondamentale dans l’islam. Mais aujourd’hui, il y a des contraintes. Les gens ont des problèmes d’abord  de survies. Tout ce qu’on n’est en train de faire de négatif amène  Dieu à nous punir souvent. C’est-à-dire que Dieu, n’a jamais puni un peuple sans que ce peuple ne cherche lui-même sa propre punition. Autrement dit aujourd’hui, les gens ne sont pas sincères à tous les niveaux. En commençant d’abord par les leaders religieux qui souvent ils ne voient qu’eux même au lieu de montrer Dieu.  Les politiciens sont pires. Et je ne vois pas une couche ou les gens sont sincères comme Dieu nous le recommande. Chacun joue pour lui-même  et c’est ça le grand problème. Aujourd’hui il y a la prostitution, le vol, les meurtres. Tous pèchent dans le mal.

Mahamat Ali Mouta : La corruption occupe une grande place dans la société actuelle. Quel appel avez-vous à lancer à ce sujet ?

Cheik Alphada Kounta : La corruption  gangrène nos populations. Mais elle dépend aussi de nos sociétés.  Au mali par exemple que je connais bien. Une seule personne travaille pour tout le monde. Ça amène déjà à chercher à avoir les mêmes moyens. Une fois qu’on est nommé à un poste de responsabilité, notre cour se rempli. Tout le monde vient. Mais le jour où on retombe, la cour se  vide ; tout le monde s’en va. Et donc, tout le monde s’accroche à avoir toujours quelque chose. Et pour chercher à avoir toujours quelque chose, on est obligé de chercher à passer par d’autres moyens parce que le salaire qu’on perçoit est insignifiant. On ne peut pas vivre de son travail.

Mahamat Ali Mouta : Comment peut-on changer ce comportement ?

Cheik Alphada Kounta : Ce sont les politiques qui peuvent changer cela. Mais on peut aussi prendre des mesures de répression par rapport à la corruption et tout ce qui s’en suit.  Il y plusieurs sortes de corruption. Aujourd’hui, les politiques et les politiciens sont entrains d’acheter les voies. Ils sont en train de voler de tous les côtés.  Et quelqu’un qui vole pour venir aux affaires ne peut rien réaliser. Et sans les gouvernants, les religieux ne peuvent rien faire. Les religieux aujourd’hui sont achetés par les politiciens pour leurs propres campagnes.

Mahamat Ali Mouta : Quels sont les moyens que les religieux peuvent utiliser aujourd’hui pour lutter contre l‘extrémisme ?

Cheik Alphada Kounta : A un certain moment de la, nous qui avons vécu dans les années 60, Il y’a une sorte de confrérie. Et généralement tout le monde était autour d’un chef ou d’un guide spirituel  qui éclaire les gens.  Maintenant qu’on a plusieurs intellectuel, au lieu que cette différence nous enrichisse, elle nous divise au contraire. Et au lieu que nous réalisons des choses constructives, nous nous critiquons et  nous entre-déchirons.

Mahamat Ali Mouta : Comment faire pour reconnaitre les leaders qui prônent la paix des extrémistes ?

Cheik Alphada Kounta : On aurait dû faire des comités de sanction. Ça il le faut. Il faut que l’Etat prenne la  chose au sérieux car il y a des gens  qui sont en train de faire de la diversion et de l’adhésion. Pratiques dont l’islam ne tolère pas. Toutes les religions mon éteintes révélées ne parlent que de la paix. Et un religieux qui ne parle pas de ça, doit être exclut.

Mahamat Ali Mouta : Quel appel avez à lancer à la population du bassin du lac Tchad ?

Cheik Alphada Kounta : On est en train de voir qu’on a  beaucoup de problèmes, mais en réalité lorsque nous voyons l‘occident  et les états unis, ils ont plus de problèmes que nous parce qu’ils n’ont pas de société. Ils sont en train de nous amener leurs propres pensées. Nous sommes en train de faire des enfants sans père. Un enfant   qui nait et qui ne connait pas de père est capable de faire de n’importe quoi. En plus la question du mariage entre deux hommes et deux femmes sont entrain vraiment de dénaturer notre société. Il bien vrai que nous devons prendre tout ce qui est bon un peu partout, mais il ne faut pas qu’on prenne ce qui est mauvais. Je vois qu’on doit faire la part des choses pour prendre tous ce qui peut nous amener de l’avant.

Mahamat Ali Mouta:  merci Cheik Alphada Kounta :

Cheik Alphada Kounta : Merci Mahamat Ali Mouta

 

 

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