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Environnement

Nord Cameroun : des millions d’hectares de terres en état de dégradation avancée

9 juin 2021
Temps de lecture : 3 minutes

Selon le journal L’œil du Sahel, on estime que 1 663 410 ha des sols de la région du Nord Cameroun sont en état de dégradation. Ces étendues de terre sont divisées en trois niveaux : 738 710 hectares ont un niveau faible de dégradation alors que 212 900 ha sont moyennement dégradés et 711 800 ha sont fortement dégradées, comme le montre le document de « Stratégie et plan d’action de mise en œuvre de l’initiative grande muraille verte au Cameroun », publié en 2020 par le ministère de l’Environnement, de la Protection de la nature et du développement durable (Minepded).

Le document met l’ accent sur ce que c’est que la dégradation du sol et les différents types de dégradation. Un sol dégradé peut être reconnaissable simplement à la vue, il perd sa prédisposition à fournir de la nourriture et des organismes vivants ne peuvent vivre normalement dans son environnement. Dire qu’un sol est dégradé concerne aussi la salinité élevée, la baisse de fertilité, la diminution de la matière organique, l’érodibilité du sol et l’augmentation de l’alcalinité et de l’acidité, explique Pierre Ayissi Barnabé, délégué régional de l’environnement, de la protection de la nature et du développement durable du Nord.

Abordant les causes de la dégradation, Pierre Ayissi indique qu’elles sont classées en deux grands groupes. Ces causes peuvent être naturelles et d’ordre anthropique. «On a entre autres causes l’érosion éolienne, l’érosion pluviale et la sécheresse», précise l’expert. Ce qui veut dire que l’homme avec ses activités peut y contribuer. Par rapport aux conséquences des causes naturelles, les actions de l’homme sont plus dangereuses. Presque toutes les terres de la Région du Nord Cameroun sont touchées par la dégradation mais  Ngong et Touboro sont les zones les plus touchées. On peut craindre au sein de la population une insécurité alimentaire et hydrique.

Des solutions peuvent être trouvées

Pour renverser la situation, populations et gouvernants doivent collaborer. La population, surtout vers Garoua, doit adopter de bonnes pratiques. Pour les cultures, les engrais verts et du compost, la mise des terres cultivables en jachère, la pratique des cultures de couvertures ou paillis, la rotation culturale et l’assolement doivent entrer dans les habitudes, explique Pierre Ayissi Barnabé. Ces populations doivent « procéder à une mise en place des bassins de retention d’eau et à la construction des terrasses pour réduire l’érosion. Il faut également reboiser », poursuit-il. Quant au gouvernement « accompagner ces populations à travers les programmes et projets et mettre en œuvre un plan de suivi-évaluation de ces projets doit être sa priorité ».

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