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Nigéria : « Mettre fin à l’insécurité alimentaire est un voyage long et hésitant », rapport

10 novembre 2021
Temps de lecture : 4 minutes

La situation de l’insécurité alimentaire dans les zones de conflit au Nigéria risque de s’aggraver c’est ce qui ressort d’un rapport de l’Etat fédéral du Nigeria. Selon le rapport de cadre semestriel du cadre Harmonize dirigé par le ministère de l’Agriculture du pays, l’insécurité alimentaire met près de 17 millions de personnes en situation de crise ou d’urgence en matière d’insécurité alimentaire en 2022.

En effet, au moins 2,6 millions de personnes sont déplacées depuis 12 années d’insurrection dans le nord-est et le bassin du lac Tchad. Le rapport informe aussi qu’à cause de l’insécurité qui s’est installée dans le nord-ouest, au moins 160 000 personnes se sont déplacées dans les États de Sokoto, Kaduna, Kebbi, Niger, Zamfara et Katsina. Près de 41 000 personnes ont fui la zone vers la République du Niger. La violence entre agriculteurs et éleveurs qui a duré des années a aussi déplacé environ 300 000 personnes à travers le pays.

Cette situation, indique le rapport, fait que la crise alimentaire est devenue une guerre quotidienne pour les Nigérians qui font face à des défis humanitaires. Ce qui fait qu’actuellement, environ 8,7 millions de Nigérians ont besoin d’une aide humanitaire urgente. Ce sont des milliers de personnes qui dans les camps de déplacés font face à des défis tels que des repas inadéquats, la malnutrition, une mauvaise hygiène et des abus sexuels.

Une situation très difficile qui nécessite de gros efforts

Ces chiffres contenus dans ce rapport, présentent clairement la gravité de la situation à venir. C’est pourquoi le cadre semestriel du cadre Harmonize indique que : « Mettre fin à l’insécurité alimentaire est un voyage long et hésitant ». L’organisation appuie cette assertion par le fait que l’insécurité alimentaire continuera si l’insécurité humaine n’est pas réduite. L’insécurité qui sévit dans ces régions en conflits joue beaucoup sur la population rurale, qui réalise 90 pour cent de la production agricole du Nigéria. Car la crise limite l’accès aux terres agricoles et aux marchés. Ce qui continuera à jouer sur la production alimentaire et d’augmenter le prix des produits alimentaires.

C’est ainsi que le cadre semestriel du cadre Harmonize estime que la première réaction pour résoudre l’insécurité alimentaire du Nigeria est d’augmenter la production agricole. Pour l’organisation, ce ne sera surtout pas facile à cause de la montée de la violence et de l’action climatique non gérée. « Pour ces raisons, les efforts doivent être orientés vers la lutte contre la prolifération des groupes armés non étatiques qui constituent de graves menaces pour les communautés agricoles et les moyens de subsistance. D’autres mesures comprennent de véritables conversations pour résoudre le conflit entre agriculteurs et éleveurs au Nigeria et des efforts personnalisés pour gérer les facteurs de migration dans le bassin du lac Tchad. Les problèmes de conflit au Nigeria et dans le bassin du lac Tchad contribuent à 54 pour cent de la crise alimentaire en Afrique, selon le Programme alimentaire mondial (PAM). La gestion de l’escalade des conflits violents aidera à maintenir un accès sans entrave aux terres agricoles et à atténuer les perturbations des activités agricoles. » Précise le rapport.

Le rapport propose également l’amélioration du soutien aux moyens de subsistance dans les zones de conflit afin d’atténuer l’impact de la violence et de l’insécurité alimentaire.

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À propos de l’auteur

Eric lega