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Nigéria : Les milliers de viols préoccupent Amnesty International

19 novembre 2021
Temps de lecture : 3 minutes

Le signalement des cas de viol en 2020 a poussé les gouverneurs des états à décréter un « état d’urgence » sur le viol et les violences liées au genre en juin 2020. Un nombre très élevé des cas (11.200) ont été enregistrés par la Commission nationale des droits humains au Nigeria, rien que pour l’année 2020. Cette situation a donc amené Amnesty international, à enquêter sur le terrain.

Selon Amnesty international qui défend les droits humains, cet état d’urgence n’a « rien changé » et, les signalements de viols continuent d’augmenter au Nigeria. Un rapport publié par l’organisation ce 17 novembre, pour visibiliser parle de ces cas et insiste notamment le fait que plusieurs femmes et fillettes ont été violées à mort.

Rapportant quelques cas avérés, Amnesty International explique que Vera Uwaila Omosuwa, une étudiante en microbiologie de 22 ans, a été violée et sauvagement agressée en 2020 dans une église près de chez elle à Benin, dans l’État d’Edo. Cette dernière est décédée quelques jours plus tard des suites de ses blessures. En plus une femme de 70 ans a été violée dans l’État d’Ogun. Un autre cas rapporté, Barakat Bello, une étudiante de 18 ans, a été violée lors d’un cambriolage à son domicile à Ibadan, dans l’État d’Oyo. Ses violeurs l’ont attaquée à coups de machette et elle est morte le 1er juin 2020.

Amnesty insiste sur le fait que les autorités Nigérianes n’ont jamais pris des mesures concrètes et efficaces pour lutter contre ce fléau. « Aucune action concrète n’a été adoptée pour lutter contre la crise du viol au Nigeria avec le sérieux que la situation mérite. Des femmes et des filles continuent à être négligées par un système dans lequel il est de plus en plus difficile pour les victimes d’obtenir justice, tandis qu’il est permis aux auteurs de violations flagrantes des droits humains d’échapper aux sanctions », explique dans un communiqué Osai Ojigho, directrice d’Amnesty International Nigeria.

Le Nigeria est pourtant signataire du Protocole de Maputo qui demande aux États de garantir les droits des femmes. Le pays a également signé en 1985 la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discriminations à l’égard des femmes (CEDAW). « Il y a un fossé entre ce que les pays qui signent devraient mettre en place et ce qu’ils font réellement. Il y a un problème dans la transposition de ce droit international dans les lois nationales », souligne Fabienne Richard, Experte au Commissariat général aux réfugiés et aux apatrides (CGRA).

Pour l’experte, « un tel rapport indépendant devrait avoir lieu dans chaque pays ». « Pour l’instant, c’est le CEDOCA qui produit des rapports pour le CGRA, ce qui signifie que ceux qui prennent les décisions font leurs propres recherches. Les associations de terrain préféreraient que ces rapports soient faits par des experts externes au CGRA », observe Fabienne Richard.

« Le Nigeria doit défendre les femmes et les filles en garantissant que les auteurs de viol soient traduits en justice et que les victimes reçoivent une protection et un soutien psychosocial et médical. Il faut renverser sans attendre le courant de la violence sexuelle contre les femmes et les filles », conclut quant à elle Osai Ojigho, directrice d’Amnesty International Nigeria.

 

 

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Eric lega