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Environnement

« Ma vie, ma terre » une émission de la RNI sur le réchauffement climatique

14 octobre 2021
Temps de lecture : 4 minutes

Les conséquences des changements climatiques sont certes reconnues par les hommes politiques, les acteurs économiques et scientifiques. Même si les connaissances de ce phénomène sont peu développées, certaines régions de la terre en subissent déjà les conséquences. La région du Lac Tchad est particulièrement vulnérable face à ce phénomène. Dans la région du lac, le réchauffement a provoqué de longues périodes de sécheresse, avec des effets néfastes sur le cycle hydrologique, l’environnement et les activités socio-économiques. La région a ainsi connu une aggravation de la variabilité climatique.

La principale conséquence du réchauffement climatique dans la région est liée à l’assèchement du lac Tchad. Au paléolithique, le lac Tchad mesurait environ 315 000 km2 de superficie et pouvait atteindre 160 mètres de profondeur. En se rétractant, le lac a libéré des espaces et fait apparaître des îles qui présentent de nouvelles opportunités pour les travailleurs agricoles. Face aux bouleversements de leur environnement, les populations locales ont déployé de nouvelles stratégies d’adaptation pour survivre, dont la plus courante a été de quitter leurs lieux de vie pour migrer vers des endroits plus cléments, notamment les rives et les îles apparues après le retrait du lac Tchad, afin de bénéficier de leurs potentialités productives.

Dans une région où la population subit de manière drastique les conséquences du phénomène de changement climatique, la RNI a dans sa mission de contribuer à la  sensibilisation des communautés  du Lac Tchad, elle veut faire comprendre aux populations les problèmes auxquels elles sont confrontées pour leur permettre de prendre conscience.   Une nouvelle  émission  est donc diffusée sous le nom de : « Ma vie, ma terre ».

« Pendant les mois d’avril a mai, on observe des canicules ou températures très élevées »

« Ma vie, ma terre » fait le tour de la région du bassin du lac Tchad, de Bagasola, Ngouri, Bol, Liwa à N’Djamena, pour chercher à comprendre et présenter le phénomène de réchauffement climatique. L’émission fait  intervenir des experts pour présenter à travers leurs connaissances et expertises,  le  changement climatique, les causes et leurs conséquences sur la vie des populations.

Lors de la première émission, le thème  était de « Comprendre le phénomène de réchauffement climatique et ses signes ». Des habitants de la province du Lac Tchad ont témoigné avec deux experts dont un géographe physicien et un agronome, et ont expliqué les signes  du  réchauffement climatique. « Il fait très chaud, nous n’avons pas accès à l’eau qui est devenue un bien rare chez nous. Quand on trouve un point d’eau pour installer un puits, l’eau se trouve à une très grande profondeur. Il est très difficile pour creuser et nous craignons que l’eau puisse se tarir assez vite. L’avenir de notre ville nous inquiète » s’indigne Warou Mahamat Moussa,  un habitant rencontré a Mao, une ville de la province du Kanem Borno.

Le Dr. Bahotou Lahoté, géographe et climatologue, chercheur en géographie et enseignant à l’université de N’Djamena a quant à lui expliqué les signes du réchauffement climatique, au Tchad en particulier. « De façon simple, le réchauffement veut dire chaleur. Cette chaleur est mesurée a partir de l’augmentation de la température. Ces derniers temps, la température a augmenté d’au moins 1 degré  au 21 -ème siècle. Dans la zone saharienne en général et au Tchad en particulier, le signe patent du réchauffement climatique est l’augmentation de la température. Pendant les mois d’avril a mai, on observe des canicules ou températures très élevées,  sous forme de vagues de chaleurs insupportables, et cela depuis la décennie 1990.  A partir de cette décennie, on a constaté des augmentations de températures qui ont également entraînées une reprise et une augmentation de la quantité de pluies. Pendant les années 1970-80,  le Tchad avait connu une période de sécheresse dont les pics se situaient en 1973 et en 1984. Depuis, il y a eu une reprise de la pluviométrie qui cause les inondations que nous connaissons ici a N’Djamena »

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