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Glencore traduite en justice pour des abus de droits humains au Tchad

28 janvier 2021
Temps de lecture : 3 minutes

D’apres le journal britannique The Guardian , trois organisations de défense des droits humains ont déposé une plainte auprès du gouvernement britannique contre la société Glencore. Raison de la plainte, un déversement d’eaux usées toxiques au Tchad, où des dizaines de villageois – dont des enfants – affirment avoir subi de graves brûlures, des lésions cutanées et des maladies après un contact avec de l’eau contaminée.

Les faits reprochés au géant de l’exploitation pétrolière remontent a septembre 2018. Selon les informations, un bassin d’eaux usées contenant un sous-produit de pétrole brut s’était brisé dans les opérations de Glencore  à Badila, dans le sud du Tchad. Cette destruction a provoqué une inondation avec environ 85 millions de litres de ruissellement. L’eau que les habitants utilisent pour boire, se baigner et se laver, était contaminée .

Cette plainte, déposée par les trois groupes de défense des droits de l’homme au nom des communautés touchées, va plus loin en accusant Glencore d’abus environnementaux.  On lui reproche aussi les échecs d’engagement social de la société FTSE-100 en relation avec deux déversements, le déversement d’eaux usées et un présumé déversement de pétrole.

Conséquences du déversement des déchets

Sur base des faits démontrés, on compte  au moins 50 personnes avec des brûlures, des lésions cutanées, des maladies et la diarrhée. Ces maladies seraient apparues après que ces personnes se soient baignées ou aient utilisées l’eau contaminée de la rivière dans les semaines qui ont suivi la fuite. Il y eut plusieurs blessés dont des enfants qui ont été hospitalisés. Un garçon de 13 ans n’a pas été capable de faire des mouvements pendant un an après avoir nagé dans la rivière, en raison des brûlures de pétrole brut. Des animaux sont aussi morts en masse pour avoir bu l’eau de la rivière.

Jusqu’aujourd’hui, Glencore n’a pas reconnu le préjudice et n’a pas fait de dédommagement. Mais elle accepte que les autorités juridiques du Royaume-Uni étudient la plainte : «Glencore a participé à l’évaluation initiale de la plainte par le PCN britannique et reconnaît sa décision selon laquelle les questions liées à l’incident des eaux usées de 2018 méritent un examen plus approfondi. »

Glencore pouvait éviter la plainte, si elle avait coopéré

« Pendant plus d’un an, nous avons essayé, avec des organisations au Tchad, d’amener Glencore UK à enquêter de manière appropriée sur ces allégations et à indemniser les personnes touchées. Et bien qu’ils aient fait des promesses, aucun d’entre eux n’a abouti à un recours. Il n’y a eu aucune enquête indépendante sur ce qui s’est passé. C’est pourquoi nous avons lancé la plainte. » a déclaré Anneke Van Woudenberg, directrice exécutive du groupe de défense des droits de l’homme Rights and Accountability in Development ( Raid), qui fait partie des ongs qui ont porté plainte.

Mais la décision est prise, la plainte sera étudiée. Le Département du commerce international, ayant pour rôle de vérifier que les entreprises qui exercent au Royaume-Uni appliquent les lignes directrices de l’OCDE a décidé que les questions soulevées feront l’objet d’un examen approfondi.

À propos de l’auteur

Eric lega